jeudi 2 avril 2009

WHAT WHERE THEY LIKE ? Denise Levertov

Les peuples du Viet Nam
avaient-ils des lanternes de pierre ?
Célébraient-ils l'éclosion des bourgeons ?
Avaient-ils l'habitude de rire en silence ?
Usaient-ils d'os et d'ivoire,
de jade ou d'argent pour leurs atours ?
Avaient-ils une épopée ?
Distinguaient-ils les discours des chants ?

Monsieur, la lumière de leurs coeurs s'est changée en pierre.
Il ne semble pas que, dans les jardins,
les lanternes de pierres éclairent doucement.
Peut-être, une fois, se sont-ils réunis et se sont délectés des arbres en fleurs
mais quand les enfants ont été tués
Les bourgeons avaient disparus.
Monsieur, les rires sont âpres aux lèvres brûlés.
Un rêve plus tôt, peut-être. Les atours sont pour la joie.
Tous les os ont été carbonisés.
C'est oublié. Souvenez-vous,
la plupart étaient charmants; leur vie
était faite de riz et de bambous.
Quand des nuages de paix étaient reflétés dans les rizières
et, de même, allaient sûrs d'eux le long des terrasses,
peut-être que les pères contaient de vieilles histoires à leurs fils.
Quand les bombes percutèrent ces miroirs
il n'y eut que le temps de crier.
L'écho de leur voix
résonne encore comme un chant.
On rapporta que leur chant était pareil
au vol de papillons de nuit au clair de lune.
Qui peut le dire ? Aujourd'hui, c'est le silence.



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