mercredi 16 décembre 2009

Suicides France Telecom : l’avis d’un psychologue.

Encore un suicide chez France Telecom aujourd'hui. Marguerite Charazac, psychologue et auteur d'un livre sur le suicide, revient sur la polémique.

L'environnement au travail peut faire partie des raisons qui expliquent un suicide. Le harcèlement au travail est ce que Marguerite Charazac appelle un "facteur facilitateur". Mais « ce n'est certainement pas la seule raison, un suicide est toujours multifactoriel : il y a des éléments personnels, des éléments facilitateurs mais aussi des éléments déclencheurs ». « La vraie question c'est : y a-t-il une médiation du suicide ? » Autrement dit, est-ce que l'environnement professionnel peut entraîner le suicide ?

Pour la psychologue, France Telecom a été pointé du doigt car « c'était plus opportun ». « France Telecom regroupe tous les facteurs de risques mais ce n'est certainement pas la seule » déclare-t-elle « le problème vient du système général ». En réalité, les conditions de travail chez France Telecom ne sont pas les pires. « Aujourd'hui, il y a des tas d'administrations qui tremblent parce qu'elles sont dans le même cas. » Elle refuse de préciser mais cite les professeurs d'Universités et surtout les surveillants de prisons. « Les nouvelles prisons qui vont être construites vont empirer les suicides des deux côtés : chez les détenus et chez les surveillants ». elle ajoute « ça bien sûr personne n'en parle. » Les suicides de France Telecom font tant de bruits parce que la politique s'est réappropriée l'information et l'a manipulée. Il faut savoir que quand l'affaire est sortie dans la presse, le taux de suicide par an dans l'entreprise France Telecom était largement en dessous du seuil français.


Le beaujolais nouveau arrive…encore

Les vignerons ont cherché un moyen de répartir sur l'année la sortie de leur vins : Ils ont créé le vin primeur. Ainsi naquît le beaujolais nouveau. Son succès suscite réflexion.


Un vin primeur connu mondialement : affaire commerciale ou affaire de goût ? Pierre, caviste pour Legrand Filles&Fils, résume : « Comme chaque année, on n'a pas un bon vin. » La réponse est limpide. Néamoins, cette année, 800 000 hectolitres de beaujolais nouveau sont produits dont 15 millions de bouteilles exportées dans le monde entier.

Le beaujolais est un « vin souple, gouleyant, facile à boire ». Pierre ajoute « il est très fruité, enfin, il a intérêt à l'être étant un vin primeur. » Traduire : si en plus il n'était pas fruité, on n'aurait plus qu'à le jeter. Pour les œnologues, fin gourmets des vins et amateurs de bons crus, le beaujolais nouveau est la mort d'un terroir. Serge, internaute, donne son avis : « Trop souvent piquette et c'est pas gentil pour la piquette ! » il ajoute : « Du marketing qui tourne au snobisme. » Ce n'est peut-être pas qu'une affaire commerciale mais c'est un bon outil de promotion pour d'autres cuvées. Les curieux viennent gouter celui dont tout le monde parle et repartent avec ceux qu'ils trouvent plus à leur goût. Marie-Christine Jambon, viticultrice à Lantigné, explique : « il y a deux ans, nous avons eu la visite de touristes russes qui avaient découvert notre cave par le beaujolais nouveau. » résultat : il y a quelques mois, les russes ont commandé 1600 bouteilles d'autres productions. Apparement, promouvoir le beaujolais nouveau permet de se faire connaître. Il est donc naturel pour un vigneron de continuer à en produire.

Pour la sortie du beaujolais nouveau de l'an dernier, le site Hachette vins à demandé à trois cavistes de Lyon s'il existait des vins nouveaux de qualité ; Pierre répond : « en fait, oui, il y a des beaujolais nouveau qui sont bons. Ou en tout cas bien meilleurs que d'autres ». Le beaujolais nouveau peut être bon. Mais il n'est pas le même partout, conclusion : « il faut choisir son vigneron ».

La rue Myrha : Aller simple Paris → Casablanca en une station de métro

Le restaurant JCasher coincé entre la boucherie Hallal et le magasin de Caftan, le vieillard voûté qui rôde près de la mosquée de quartier en attendant l'heure de la prochaine prière, la boutique pleine du sol au plafonds de tout un bric-à-brac d'articles plus ou moins cher et de plus ou moins bonne qualité : tout y est. Il ne manque que le minaret et son appel à la prière et une augmentation conséquente de la taille de la rue et de ses bâtiments. La rue Myrha, dont la réputation nocturne n'est plus à faire, tient dans la journée une place si différente qu'elle semble venue d'un autre monde. Aux connaisseurs des milieux illicites, la rue Myrha n'évoque qu'un lieu courant de vente de krak. Il n'en est pas de même pour les habitants du quartier qui n'y viennent que dans la journée pour acheter des produits tout à fait légaux comme les poules et les œufs du magasin de volailles vivantes. À une heure, les restaurants se vident tandis que la mosquée se remplit. Seul le restaurant Cacher "chez Guichi" commence à peine son service. Le patron du restaurant explique "lui, en face, est pakistanais, l'autre est algérien, moi je suis juif, on n'est pas du même monde, même si je suis là depuis très longtemps c'est pas comme si on avait été élevé ensemble". Il ajoute en parlant de l'activité nocturne de la rue "c'est toujours pareil : une bande s'en va, une autre prend le relais, ça change tout le temps ; mais c'est toujours la même chose, un peu comme les commerces ici : les patrons changent tout le temps mais les magasins vendent toujours la même chose."

Pour ceux qui ont visité ou habité le Maghreb, venir manger dans un des petits restaurant de la rue ne pourra que les rendre nostalgiques. Dans un parfait effet madeleine de Proust à l'algérienne, ils se retrouveront à la première bouchée dans un bouiboui du bled étrangement ressemblant à celui de la rue Myrha. D'ailleurs, les vendeurs de cigarettes à l'unité regroupés à la sortie du métro n'ont fait que les conforter dans leur impression.

Comme "là-bas", traverser la rue de bout en bout n'est pas forcément une chose évidente. Entre le camion de livraisons du boucher dans lequel se côtoient carcasses de bœufs et casse-croûtes des employés et les motards qui roulent en sens interdit aussi vite qu'ils le peuvent pour éviter d'être trop longtemps dans l'illégalité, il devient ardu de se frayer un chemin. De nombreux chantiers sont animés par les marteaux piqueurs, les papiers peints à fleur des appartements détruits encore accrochés aux immeuble mitoyens et Aznavour écouté à tue-tête par des ouvriers qui n'ont pas l'air de trouver leur activité si formi-formi formidable.

L'appétit satisfait et la rue parcourue, il ne resterait plus qu'à effectuer une promenade digestive dans le square Léon non loin de là. Cependant, il est 15h heures et la fréquentation du parc à déjà changée, ce qui encourage peut-être plus les visiteurs à faire demi-tour et à flâner dans les rues voisines. C'est à ce moment seulement que la pharmacie casi-blindée devient frappante. Protégée par une grille, chaque vitrine est masquée par des verres occultants et une large grille supplémentaire est prête à être baissée à la fermeture. L'angoisse n'est pourtant pas le maître mot de l'atmosphère de la rue ; l'ambiance est plutôt bonhomme, populaire, et vivante. Difficile d'imaginer que dès 18h les habitants du quartier hésiteront à sortir de chez eux.

Oscar Wilde au Père Lachaise : une statue à l'image de sa vie.

Entourée par d'autres noms à la renomée non moins grande, la tombe d'Oscar Wilde au cimetière du Père Lachaise est ornée d'une statue érigée en son honneur en 1912. Non seulement la statue n'est pas là depuis la mort de l'écrivain anglais (1854-1900) mais en plus elle n'a pas toujours été telle qu'on peut l'admirer aujourd'hui.


La relation qu'Oscar Wilde eut avec Paris est proche de l'histoire d'amour. Pourtant, on pourrait croire que Paris ne lui a pas rendu la pareille. À sa mort en 1900, Oscar Wilde est enterré dans un petit cimetière de la banlieue parisienne. Seulement, une douzaine de personnes font le déplacement dont le gérant de l'hôtel d'Alsace où l'auteur a passé ses dernières années.

Oscar Wilde considérait Paris comme un lieu hautement intellectuel où il pouvait trouver des modèles, des sources d'inspirations et de jeunes esprits à former. Il n'était pas rare de le trouver en plein travail vêtu de la même manière que Balzac. Il semble qu'il pensait comme son ami anglais Sherard rencontré à Paris et qui disait : « la plus grande abondance de brio anglais n'apparaît à un français que comme la petite monnaie de l'esprit ». Oscar Wilde s'est dit plus reconnaissant de la courtoisie qu'on lui témoignait à Paris que de sa notoriété à New York ou à Londres.


L'histoire de la statue d'Oscar Wilde au Père Lachaise reflète très bien son passage dans la capitale. À la fois esthète et provocateur, il privilégie la capitale française que ce soit pour le travail ou pour le plaisir. À son arrivée, il fut admiré par les intellectuels français tels que André Gide, Stéphane Mallarmé ou Pierre Louÿs. D'où la construction d'une statue. Puis, après des comportements encore trop libéraux pour son époque et des opinions opposées aux mouvements intellectuels de la haute société, il fut dénigré et censuré. De même la statue d'Oscar Wilde qui le représentait à l'origine nu, fut modifiée par l'administration française qui fit mettre un écriteau en guise de feuille de vigne. Plus tard, alors que l'oeuvre et le personnage était enfin reconnu, on fit enlever l'écriteau pour retrouver l'oeuvre originelle.


La liaison qu'Oscar Wilde entretint avec Paris était telle qu'il écrivit une pièce en français : Salomé, tragédie en un acte. Elle sera jouée pour la première fois à Paris en 1893 après avoir subi la censure à Londres. À cette occasion, Oscar Wilde menace de quitter définitivement le Royaume-Uni et de prendre la nationalité française. « J'attends avec ravissement de voir Mme [Sarah] Bernardt présenter ma pièce à Paris, centre vivant de l'art » dit-il. Paris était pour lui la meilleure source d'inspiration et le premier lieu de vie des arts mais la ville n'a réellement reconnu son art qu'après son décès.

C'est en 1909, neuf ans après sa mort, qu'un don anonyme fait à l'administrateur testamentaire de l'auteur permettra de déplacer les cendres d'Oscar Wilde au cimetière du père Lachaise.


Sources : The Complete letters of Oscar Wilde publié par Henry Holt et Oscar Wilde à Paris d'Herbert Lottman


A suivre

Je vais publier les derniers papiers que j'ai fait.