mardi 27 janvier 2009

CAFÉS NON-FUMEURS DÉCLENCHEURS DE FUREURS OU ÉVOLUTION DES MŒURS ?

    En France, il n'est pas coutume de laisser passer une loi impliquant un changement dans notre quotidien, sans la contester. Nous avons la fâcheuse habitude de penser qu'une loi doit forcément nous être bénéfique personnellement pour qu'elle soit acceptable. La loi pour l'interdiction de la cigarette dans les cafés n'est pas passée entre les mailles du filet, loin de là. Pourtant, force est de constater que cette loi, non seulement n'est vraiment un inconvénient pour personne mais en plus s'avère être un avantage pour un certain nombre.
    Les fumeurs sont certainement les premiers à contester cette loi, se voyant directement atteints dans leur liberté. Cependant, il n'en est rien. Les cafés ne sont pas fermés aux fumeurs. Ils limitent seulement leur consommation de cigarettes aux terrasses et aux extérieurs. Ce qui signifie que rien, dans cette loi, n'empêche les fumeurs de fréquenter les cafés. La seule chose c'est qu'ils doivent modifier leurs habitudes. Un changement pour tout un groupe social est difficile à engranger, c'est la raison pour laquelle il est effectué par une loi stricte. Avant cette loi, un non-fumeur allergique à la fumée de cigarette n'envisageait même pas d'aller dans un café, aujourd'hui, un fumeur n'hésite pas à aller boire un café parce qu'il devra sortir pour fumer. Cette loi n'a pas de réel inconvénient pour les fumeurs. Il faut simplement qu'une nouvelle dynamique se mette en place. Des problèmes comme le froid ou la pluie quand il faut sortir ne sont que mineurs, ils peuvent être réglés par des installations qui n'ont pas été partout mises en place mais qui sont parfaitement possible. C'est ainsi qu'en Angleterre, où l'interdiction de fumer dans les pubs et les bars est mise en place depuis plusieurs années, les terrasses sont toutes équipées de chauffages extérieurs et les fumeurs ont pour habitudes de s'y retrouver pour griller leur cigarette ensemble. D'ailleurs, cette nouvelle dynamique renforce l'identité du groupe social des « fumeurs », en se retrouvant ensemble dehors, ils se distinguent des non-fumeurs et se rassemblent. Or, il n'est justement pas rare que l'on commence à fumer pour vivre cette cohésion et cette identification à un groupe social. N'allons pas ensuite protester contre une loi qui renforce ces aspects.
    Si, avant cette loi, un groupe d'amis dont seule une partie était fumeuse désirait se rendre dans un café, il n'était pas rare que les non-fumeurs y voient de nombreux inconvénients qui ne sont plus d'actualité alors qu'aujourd'hui les fumeurs de ce groupe continuent à vouloir se rendre dans les cafés avec leurs amis et le font. Un des arguments qui ressort de la critique de cette loi pour l'interdiction dans les cafés est l'odeur. « Aujourd'hui, les cafés puent, ils sentent la transpiration, la mauvaise cuisine... », ces critiques oublient l'odeur du tabac à laquelle ils étaient habitués. Tellement habitués qu'ils n'y prenaient plus garde mais qui n'empêchait pas tout les vêtements de ressortir imprégnés de cette odeur loin d'être des plus agréables. Cette odeur qui faisait que personne, ou presque, n'envisageait de prendre un repas dans un café. Aujourd'hui, il est envisageable pour une famille de déjeuner dans un café, il est possible pour une femme enceinte d'accompagner ses amis pour aller boire un verre, il est possible pour un groupe de ne pas se diviser entre les allergiques ou incommodés et les fumeurs. Tous ces groupes peuvent aller ensemble dans les cafés parce que les fumeurs sont gênés par l'absence de tabac à l'intérieur pendant 5 minutes, le temps de fumer leur cigarette dehors tandis que les non-fumeurs étaient gênés dans l'absolu.
    Il est évident que la dynamique de consommation dans les cafés est perturbée par une telle loi. Mais est-elle changée en mal? Les propriétaires des cafés crient à l'injustice, à l'assassinat de leur clientèle, mais ils se trompent. Ils constatent aujourd'hui une baisse de la consommation mais il faut simplement que de nouvelles habitudes se mettent en place. Par cette loi, non seulement la clientèle est diversifiée, puisqu'elle ne concerne plus seulement les fumeurs et ceux qui les supportent, mais en plus cette clientèle peut augmenter. Si les terrasses deviennent occupée même en hiver, la capacité des cafés et des bars est augmentée et la clientèle peut augmenter.
    La raison de cette loi est le respect de la santé et de l'hygiène de tous dans les lieux publics, c'est une raison valable et qui mérite le changement qu'elle implique surtout que ce changement n'est pour personne un réel inconvénient.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire