mercredi 28 janvier 2009

DU SEPTENNAT AU QUINQUENNAT : LA PRÉSIDENCE DE JACQUES CHIRAC.

    En ces temps de crise de popularité de la présidence actuelle, un retour sur les mandats du dernier président de la « politique à l'ancienne » est de mise.
    Ce président, auto proclamé gaulliste à son arrivée, est maintenant plutôt rapproché des radical-socialistes d'antan. En effet, si chacun reconnaît les succès du président pour la Défense et dans les affaires étrangères, la critique principale faite à l'ancien président est dans sa politique intérieure. On pointe du doigt son incapacité à mettre en place des réformes pour la modernisation du pays, peut-être tétanisé par la peur des soulèvements de grèves et des révoltes populaires. Ses campagnes de luttes contre le cancer ou encore l'insécurité routière, loin de le rendre plus populaire, l'on fait qualifier de « dame d'œuvre », au pouvoir pour des luttes compassionnelles. Il laisse donc à son départ une France divisée, endettée et décrochée économiquement de ses partenaires européens et du reste du monde. Pour comprendre au mieux cette critique, reprenons les principales étapes des deux mandats de cette présidence très vite écartée des souvenirs politiques français.
    Nous voici donc le 17 mai 1995, Jacques Chirac entre à la présidence avec A. Juppé à la tête du gouvernement. Durant ce gouvernement, la France se tourne vers l'Europe, reconnaît sa faute lors de l'occupation, rejoint l'OTAN, suspend le Service Militaire, et reproche au chef de la sécurité d'Israël de provoquer les commerçants palestiniens; le gouvernement est très impopulaire ce qui amène une forte vague de grève en 1995.
    Le gouvernement est dissolu et la troisième cohabitation de la République est entamée avec L. Jospin qui devient Premier ministre. Les deux hommes, bien qu'opposés en de nombreuses occasions, ne forment qu'une seule voix pour la politique étrangère et européenne. En 1999, une affaire politico-financière amène 30 députés à demander le passage du président devant la Haute Cour mais cette requête n'amène qu'une confirmation de l'immunité présidentielle. Le gouvernement est très populaire grâce à la mise en place des 35 heures, la baisse du chômage et la reprise économique mondiale de la fin de siècle. En 2000, à la demande du Premier ministre, le mandat présidentiel est porté à cinq ans. Le duel entre le gouvernement et la présidence pour les présidentielles suivantes est ouvert par l'annonce de la candidature de Jacques Chirac en février 2002 juste avant celle de Lionel Jospin. Un nouveau parti est créé : L'UMP (Union pour la Majorité Présidentielle) qui défend les idées de sécurité et de baisse des impôts. La campagne électorale démarrée doucement pour le président est relancée par les erreurs du Premier ministre. Le premier tour des élections apporte deux surprises: le faible pourcentage de J. Chirac pour un président sortant et le passage au deuxième tour de Jean-Marie LePen. Le deuxième tour donne une majorité fracassante au président qui entame donc son deuxième mandat.
    Le nouveau gouvernement a à sa tête JP. Raffarin et l'UMP emporte une grande majorité parlementaire. Le Premier ministre met en œuvre les réformes sur la baisse des impôts et l'insécurité promises lors de la campagne. D'autre part, la France vit un assouplissement des 35h, une réforme des retraites et de la sécurité sociale et une décentralisation. Les évènements aux États-Unis du 11 septembre 2001 mettent en exergue le conflit entre les deux pays. Chirac obtient que les États-Unis passent devant l'ONU avant toute intervention militaire et utilise son droit de Veto quant à l'intervention en Irak. Les relations sont exécrables mais ce conflit profite à l'opinion des français sur la présidence, heureuse d'avoir une France qui soutient ses idées face aux puissants. Cependant, les élections régionales et cantonales de 2004 marquent une grande défaite de la droite qui ne représente plus que deux régions françaises. L'impopularité du gouvernement est cisaillée par les imbroglios du référendum pour la constitution européenne et le Premier ministre démissionne. Il est remplacé par le duo Villepin, Sarkozy; l'un devient Premier ministre et l'autre fait un retour à l'intérieur et prend la fonction de ministre d'État. Peu à peu, la popularité du président auprès de français, de la presse et des autres États décline. En 2006, Chirac est même obligé de demander de la retenue aux politiques quant aux questions de sa succession. Lors des grèves contre la loi du CPE, le président qui proclame son soutient pour la décision du Premier ministre, confie le dossier à l'UMP dont Sarkozy est le président, façon voilée de ne pas faire passer la loi. L'affaire Clearstream 2 et l'affaire des comptes japonais ne font qu'augmenter la fragilité du pouvoir ce qui amène le président à annoncer qu'il ne se représentera pas aux élections suivantes et qui fait démissionner Villepin juste avant la passation des pouvoirs à Nicolas Sarkozy.

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