lundi 9 février 2009

PIE XII, SOUVERAIN PONTIF DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE

Eugenio Maria Giuseppe Giovanni Pacelli (Rome, 2 mars 1876 – Castel Gandolfo, 9 octobre 1958) est élu pape le 2 mars 1939 sous le nom de Pie XII. Il lui est souvent reproché de ne pas s'être opposé au nazisme, on va jusqu'à l'appeler « le Pape d'Hitler » et à le taxer d'antisémite. Retraçons les actions de ce pape, tout au long de la prise de pouvoir national-socialiste, et voyons, par nous-mêmes ce qui en ressort.
    Le 14 mars 1937, le pape Pie XI publie la lettre encyclique « Mit brennender Sorge » (un grave sujet d'inquiétude) au sujet de la situation du Reich et dont le principal rédacteur n'est autre que le cardinal Pacelli alors Secrétaire d'état de l'Église en Allemagne. Cet encyclique dénonce la « divinisation de la race » et le paganisme du national-socialisme.
    Le 9 novembre 1938, les Nazis organisent la « nuit de Cristal » au cours de laquelle quelque 30 000 juifs sont arrêtés, leurs maisons et synagogues sont pillées et brûlées. Le grand rabbin de Bavière est parvenu à sauver les objets précieux de la synagogue grâce à la voiture du cardinal Pacelli, mise à sa disposition pour les mettre à l'abri.
    Le 10 janvier 1939, le cardinal Pacelli envoie à l'Église des États-Unis et du Canada une lettre pour leur demander d'accueillir les savants et intellectuels juifs chassés d'Allemagne, jusqu'alors refusés dans les universités d'Amérique du Nord.
    Le cardinal devient pape le 2 mars 1939 et prend le nom de Pie XII. Quelques mois plus tard, la seconde guerre mondiale éclate. À cette occasion, le Vatican, pourtant autonome depuis les accords du Latran de 1929, est surveillé de très prêt par la police de Mussolini puis par l'armée allemande de l'occupation.
    Pie XII, grâce à la radio du Vatican, dénonce à la fin de 1939, les massacres commis en Pologne. La réaction violente des Nazis forcent les évêques polonais à supplier le Pape de ne plus s'indigner de cette façon.
    Pie XII modère ses propos. Il continue cependant à contrecarrer la « purification ethnique » d'Hitler et son Ausweiss de « bon Aryen ». Ainsi, dans son message radio de Noël 1941, il condamne « l'oppression, ouverte ou dissimulée, des particularités culturelles et linguistiques des minorités nationales », « l'entrave et le resserrement de leurs capacités naturelles » et « la limitation ou l'abolition de leur fécondité naturelle ».
    Dans le message de Noël de 1942, le pape déclare que « tout ce qui en temps de paix demeurait comprimé, a éclaté dès le déchaînement  de la guerre en une lamentable série d'actes en opposition avec l'esprit humain et l'esprit chrétien. » Il déplore le fait que la guerre ne soit pas limitée aux combattants et demande aux peuples de ne s'accorder aucun repos jusqu'à ce que tous se dévouent à la personne humaine. Il fait cette demande à l'humanité qui « le doit aux centaines de milliers de personnes qui, sans aucune faute de leur part, et parfois pour le seul fait de leur nationalité ou de leur race, ont été vouées à la mort ou à une extermination progressive ».
    Pie XII fait remarquer que « toute parole de notre part à l'autorité compétente, toute allusion publique doivent être sérieusement pensées et mesurées, dans l'intérêt même des victimes, afin de ne pas rendre leur situation plus grave et plus insupportable ».
    Pendant ce temps, des réseaux sont organisés par l'Église pour permettre à des juifs d'échapper à la déportation.
    En 1943, le commandant des S.S. de Rome demande au chef de la communauté israélite 50 Kg d'or dans les 24 heures sous peine de déportation de 200 autres juifs. Le grand rabbin de Rome reçoit du pape les 15 Kg manquant à la collecte.
    Après la guerre, à de nombreuses reprises, la communauté juive exprime sa gratitude envers le pape Pie XII pour son aide et son soutien. Albert Einstein se joint aux louanges qui montent vers le Vatican en déclarant que « l'Église catholique a été la seule à élever la voix contre l'assaut mené par Hitler contre la liberté ». Hitler, lui, avait déclaré que le Vatican était le « pire foyer de résistance » à ses plans.
    Le 9 octobre 1958, Pie XII décède. Les messages de condoléances affluent dont, par exemple, celui de Golda Meïr, ministre des affaires étrangères d'Israël qui souligne en cette occasion que « pendant la décennie de terreur nazie, quand notre peuple a subi un martyre terrible la voix du pape s'est élevée pour condamner les persécuteurs et pour invoquer la pitié envers leurs victimes ».
    Que pourrions-nous ajouter ?

1 commentaire:

  1. la modification de la mise en page modifie le nombre de signes.

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